mercredi 11 avril 2012

LES DIFFICULTÉS D'UN LABEL FRANCE ALIMENTAIRE


9 Français sur dix se déclarent favorables à la création d’un label regroupant les produits alimentaires produits sur le territoire français.

Un sondage CSA, publié mardi 10 avril dans le Parisien, montre qu’une très grande majorité des consommateurs français désirent que les produits fabriqués sur le territoire français soient valorisés. Notamment en les regroupant sous le même label France.

Mais que regrouperait ce label ?

- Des produits transformés en France ? Si nous restons sur la notion de transformation uniquement, des matières premières pourraient alors être issues de pays étrangers…Ceci ne me semble pas une solution. Dans l’univers des foies gras que je commence à connaître de mieux en mieux, les industriels arrivent à casser les prix en important des canards en France, soit juste avant le gavage (au mieux), soit découpé cru, la cuisson se faisant sur le sol français… La qualité est rarement au rendez-vous sur ces produits…

- Des produits entièrement made in France ? Des matières premières à la transformation… On peut tomber alors sur une multitude de freins : l’assaisonnement par exemple. Le poivre, pour ne citer que lui : même si certaines variétés peuvent être cultivées dans le sud de la France, la production est exclusivement à l’étranger.

- Le compromis : un made in France assurant la transformation sur le territoire et listant les matières premières non françaises. Une matière première « label France » devrait être totalement produite sur le sol français (pour les animaux : naissance, élevage et abattage, pour les végétaux : plantation, pousse et récolte). Il faudrait donc fixer un % maximum de produits étrangers. Il existe un label France à l'heure actuelle qui garantit "50 % a minima de la valeur ajoutée doit être française et le produit doit être intégralement conçu en France".
50%, ça me semble bien trop pour des produits alimentaires, je pencherai plutôt pour un plafond de 10/15% de produits étrangers, avec une spécification sur l'étiquette de la liste des produits étrangers. Pourquoi ?
Imaginons deux foies gras aux truffes. Le premier à base de truffes venant de Chine, le deuxième de truffes françaises. La part des truffes sera sous les 10%, donc les deux produits pourraient revendiquer le précieux label. Cependant la volatilité des arômes de la truffes font que les truffes chinoises sont beaucoup moins puissantes que les françaises à cause des délais d'acheminement, le produit n'est pas du tout le même au final ! Le consommateur devrait le savoir...


Reste alors la question de la délivrance du label et du contrôle… Beaucoup plus compliqué à mon avis que fixer une norme !!!

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